Alors que l’on pointe une « panne d’avenir » de notre société face à la montée des incertitudes, de la complexité du monde et du catastrophisme, les travaux prospectifs semblent pourtant abonder. Seraient-ils inaudibles ? De fait, comment la prospective fait-elle face à ce mur mental et à cette fermeture des futurs? A quoi et à qui servent les récits qu’elle construit ? Quels effets produisent-ils ? Trois jours de débat et de réflexions collectives, alternant tables rondes, cercles d’échanges, dialogues, disputes et relectures à chaud pour voir loin, voir large, analyser en profondeur, prendre des risques et penser à l’homme, ainsi que le recommandait le philosophe Gaston Berger, « père « de la prospective en France. Avec des intervenants de tous horizons, environ 250 participants et un état d’esprit inchangé depuis vingt-quatre ans : s’astreindre à l’indiscipline !
Mardi 10 juillet 2018
L’avenir n’est plus ce qu’il était…
- 09H30/10H30- Ouverture
Mais que fabriquent les Controverses ?
Accueil par Daniel Garrigue, maire de Bergerac, Frédéric Delmarès, président de la Communauté d’agglomération bergeracoise, Francis Daguzan, ancien conseiller général du Gers; Germinal Peiro, président du conseil départemental de la Dordogne et
Alain Rousset, président de la région Nouvelle-Aquitaine.
Présentation des Controverses par Tom Lines, consultant spécialiste des marchés agricoles (Grande-Bretagne); Gilles Allaire, ancien directeur de recherches Inra et Philippe Baret, généticien et agronome (Université de Louvain, Belgique).
- 10H30/12H30– Déficit d’avenir et prospectives
-PROLOGUE
Avenir et films de Science-fiction. Par l’essayiste Marc Gauchée.
Paroles de jeunes : quel film se font-ils de l’avenir? Avec Sarah Lumbroso, bureau d’études AScA et un membre du « Cercle des jeunes ».
-TABLE RONDE Retour vers le futur : la prospective
Philippe Durance, chaire de Prospective et Développement durable du Conservatoire National des Arts et Métiers ( CNAM) ; André-Yves Portnoff, conseiller scientifique de Futuribles International.
-DEBAT en plénière
-BATACLOWNS
- 12H45/14H15 – Déjeuner
- 14H30/18H00 – Quelles spécificités pour les prospectives agricoles et alimentaires ? Qui s’en empare et pour quoi faire ?
–QUESTIONS d’agriculteurs Bertrand Lassaigne, ferme de Ribeyrolles (nuciculture, cultures vivrières, élevage de chevaux, autoproduction de semences) ; Gaëlle Reynou-Gravier, viticultrice, domaine de Perreau (24); Sabine Nouvet, pastoraliste, ONG National Trust (Pays de Galles); Un producteur grandes cultures (Landes). Stephen Fell, éleveur ovin (Angleterre).
–TABLE RONDE : Bruno Hérault, chef du Centre d’études et de prospective du ministère français de l’Agriculture et de l’Alimentation. Gonzalo Eiriz Gervas, directeur général adjoint de l’analyse, prospective et coordination du ministère espagnol de l’Agriculture et de la Pêche, de l’Alimentation et de l’environnement . Bertrand Schmitt, directeur de recherche INRA.
-CONTRADICTEUR : Sébastien Picardat, fondateur et président de Synevop, cabinet de conseil en organisation et transformation digitale dans les secteurs du vivant.
–DEBAT
–LES ETONNEMENTS de Max Mollon (sous réserve), chercheur et designer, Design Fiction Club.
-Bataclowns
Mercredi 11 juillet 2018
Libérez les futurs !
- 09H30/11H00 Quelle nouvelle saison pour les pays méditerranéens ?
–TABLE RONDE Avec Pierre Blanc, enseignant-chercheur en géopolitique, à Bordeaux Sciences Agro et Sciences Po Bordeaux ; Omar Bessaoud, chercheur à l’Institut agronomique méditerranéen de Montpellier. Et Najib Akesbi, économiste à l’Institut agrovétérinaire Hassan II (Maroc).
-REACTIONS de deux agriculteurs méditerranéens
–DEBAT
- 11H30 /12H30 Cercles d’échanges
- 12H45/14H15 Déjeuner
- 14H30/16H00- Demain, j’enlève les pesticides ?
-TABLE RONDE Avec Philippe Baret, agronome et généticien (Louvain), Christian Huyghe, directeur scientifique Inra et Eric Andrieu, eurodéputé, président de la commission spéciale d’investigation sur le système d’autorisation des pesticides en Europe.
-REACTION de Gaëlle Reynou-Gravier, viticultrice.
- 16H00/17H50 Et si on envisageait la fin des politiques publiques agricoles et alimentaires?
–EN DISPUTE Sébastien Treyer, directeur des programmes de l’Institut du développement durable et des relations internationales ( Iddri) et Jean-Christophe Bureau, professeur d’économie AgroParistech.
–REACTIONS de Catia Zumpano, chercheure au Centre de politiques et bioéconomie (Italie), Tom Lines, consultant ( Grande-Bretagne) et Germinal Peiro, président du conseil départemental de la Dordogne.
-DEBAT
- 17H50/18H10 Les étonnements
Francis Chateauraynaud, sociologue, directeur de recherche à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences sociales (EHESS)
- 18H10/18H30 Clôture
Philippe Mauguin, PDG de l’INRA
Jeudi 12 juillet 2018
LE LAB DES CONTROVERSES EUROPEENNES
L’agriculture augmentée : quels impacts sociaux et économiques ?
10H00 – 16H00
Nouveauté pour cette édition de 2018, cette troisième journée expérimentale propose d’explorer l’agriculture au futur. En présence de Alain ROUSSET, président de la Région Nouvelle-Aquitaine.
Exposés et forums seront animés par Jean-Marie GUILLOUX (Mission Agrobiosciences), Patrick DENOUX, professeur de psychologie interculturelle et Hervé OSSARD, chercheur à l’IDEI (Institut d’Economie Industrielle), à TSE (Toulouse School of Economics) et membre du bureau du pôle de compétitivité Agri Sud-Ouest Innovation.
Les technologies du numérique et de la robotique bouleversent d’ores et déjà l’écosystème agricole : métiers, organisations professionnelles, recherches et innovations, enseignement… En rassemblant différents points de vue et en mettant en débat les premières études sérieuses sur le sujet, il s’agit d’éclairer les acteurs sur les évolutions en cours.
Grands témoins :des élèves agronomes en Agrotic, de l’école nationale supérieure Bordeaux Sciences Agro
Intervention : Théâtre Bordeaux Sciences Impro
Les Controverses européennes sont organisées par la Mission Agrobiosciences Inra, en partenariat avec la Mairie de Bergerac, la Communauté d’Agglomération Bergeracoise, l’Office du Tourisme de Bergerac et l’Interprofession des Vins de Bergerac et de Duras.
Elles bénéficient du soutien de la Région Nouvelle-Aquitaine, du Conseil Départemental de la Dordogne et de la Fédération Nationale des Cuma (FNCuma).
Elles se déroulent au coeur de la vieille ville, dans une cour intérieure du XVIIe siècle, à la Maison des Vins de Bergerac, Cloître des Récollets.
POUR S’INSCRIRE
S’inscrire en ligne : https://journees.inra.fr/controverseseuropeennes/Inscription2
Pour tout renseignement, nous contacter : mission-agrobiosciences@inra.fr
Téléphone : (33) 05 62 88 14 50
Le retour de Cyrano !
LES AgricultureS et LES AlimentationS sont plus nombreuses et diverses que les controverses.
Oui, c’est vrai, et nous l’avons fréquemment dit lors des controverses précédentes, notamment lorsque nous avions débattu des modèles agricoles.
Je pense que cela sera très perceptible à travers les propos des agriculteurs invités, de plusieurs filières, modèles et pays.
Cordialement,
Valérie Péan
Bonjour
J’ai participé aux 2 premières journées des controverses européennes et j’avoue être déçu. Je m’attendais à plus d’ouverture dans les échanges.Pour moi, trop de poids aux corps intermédiaires( administratifs, chercheurs), bonne présence des décideurs mais pas suffisamment de gens de terrain( agriculteurs, consommateurs et surtout la nouvelle génération.
J’ai noté la pauvreté de propositions concrètes et un habile détournement pour éviter de répondre à certaines questions. Pour info il existe un syndicalisme paysan au Maroc FNSA et en Tunisie relié à la VIA campésina (organisation mondiale).
Le mouvement Terre et humanisme de Pierre Rabbi est présent au Maroc et forme des animateurs en agr- écologie depuis plusieurs années et oeuvre avec les paysans. J’espère que c’est pour la dernière journée !
Pour étayer mes dire, j’ai assister à un curieux échange ou l’idée que j’ai émise:
Nous assistons à un effondrement de notre civilisation( disparition de la bio-diversité, réchauffement climatique…) d’ou la nécessité de s’appuyer sur les initiatives de terrain, ( cooperation, autonomie) pour aller vers une société plus résiliente.
Cette idée qui plaisait au rapporteur et au jeunes du groupe 7 a été rejeté car veto d’une personne prenant l’ascendant sur le groupe.
Voilà, j’ai cependant apprécier, les positions des politiques et j’espère qu’elles seront mises en oeuvre.Je me chargerai de leur rappeler.
Espérant que mes remarques vous permettrons de faire de cet évenement un vrai lieu d’échanges et de propositions pour l’avenir.
Pour vous répondre sur un des points : il est vrai que manquaient cette année des agriculteurs, viticulteurs, associations de consommateurs etc. Un « défaut » du au peu de temps que nous avons eu pour réaliser cette transplantation de Marciac à Bergerac et, sans doute, à la date trop précoce dans le mois. Sur place, nous avons pris cependant beaucoup de contacts de professionnels et organiserons en novembre une réunion avec des têtes de réseaux pour reconstituer ce panel au plan départemental et régional.
Concernant le veto que vous avez eu, je ne sais pas à qui vous faites référence. Cela m’étonne cependant un peu car si mes souvenir, l’animateur du cercle était Stéphane Thépot, expérimenté et peu enclin aux censures… quant à la séquence sur le Maghreb, il me semble que Omar Bessaoud, fin connaisseur de l’agriculture de ces pays, aurait corrigé les propos des uns et des autres s’ils avaient été trop flous, voire mensongers; Et je vous assure que cette séquence a été très appréciée par un grand nombre de participants. Il ne s’agissait pas d’y faire l’apologie d’alternatives, mais de dresser un état des lieux le plus lucide possible, en un temps certes trop court pour tout aborder.
Vous remerciant pour vos remarques que nous lisons avec attention, et espérant que vous continuerez à être des nôtres pour faire grandir ce lieu d’échanges. Cordialement. V. Péan
Avec un peu de recul, je pense que le manque de prospectives pour demain est lié au fait que ceux qui ont pensé et construit le monde, nous ont amené dans une impasse .Il veulent nous en sortir en utilisant le même cadre et les mêmes outils( la science et la technique comme solution).
En fait, il s’agit simplement de travailler en accord avec la nature et sa formidable capacité de renouvellement. Il suffit de s’appuyer sur ceux qui ont résisté et savent le faire, ceux qui ont choisi la coopération plutôt que la compétition et la prédation.
Il existe sur tous les territoires des réseaux, des associations qui œuvrent en ce sens, il veulent être reconnus et avoir les moyens de se développer et transmettre ces savoirs-faire.
Il nous faut changer de paradigme. La science et la technique au service d’un projet de société préservant la
vie et l’homme et non le contraire.
La nouvelle génération arrive avec cette conscience, ouvrons lui la voie vers un futur désirable.