L’agriculture française pour nourrir le Monde : rompre avec une fable ?

29072016-0215-marciacdebarLa question de nourrir la planète ne cesse de revenir depuis plus de 10 ans, et notamment depuis 2008 avec la crise des prix sur les marchés mondiaux et les émeutes de la faim. Au fil de ces années, la FAO et bien d’autres nous ont alerté crescendo sur l’impératif d’augmenter la production agricole mondiale, afin de nourrir les 9 milliards d’hommes, voire plus, attendus à l’horizon 2050. Un argument légitimant le concours de la France dans cette grande bataille pour lutter contre la faim dans le Monde se traduisant par un seul et même mot d’ordre : « produire plus, pour exporter plus ». Ainsi, en 2015, François Hollande affirmait : « La France doit contribuer à nourrir la population de la planète », phrase mise en exergue sur le pavillon français à l’Expo universelle de Milan.

Alors produire plus, certes, mais pas n’importe comment. Il s’agit désormais de produire plus et mieux. Vous aurez reconnu le fameux projet agro-écologique porté par Stéphane le Foll. Pas si simple toutefois, car il n’aura échappé à personne que les incitations à produire plus (fin des quotas laitiers par exemple) se soldent trop souvent par du surendettement, l’effondrement des prix, des exploitations sous perfusion financière et que, malgré la volonté politique, l’utilisation des phyto ne fait qu’augmenter…

Pas étonnant dès lors que de plus en plus de voix s’élèvent contre cette injonction à produire plus. D’ailleurs, les exemples se multiplient de producteurs s’affichant en rupture et plaidant pour un « produire moins, pour gagner plus ». L’autonomie devenue leur maître-mot, leurs préoccupations s’avèrent bien éloignées de l’exportation pour nourrir le Monde. Une posture renforcée par l’avis de certains experts qui rappellent que l’on produit déjà suffisamment, à l’échelle de la planète, et que le problème de la faim reste celui de l’accès à l’alimentation. Donc de l’éradication de la pauvreté.

Alors l’agriculture française doit-elle vraiment nourrir le Monde ou bien faut-il rompre avec cette fable ?

Une dispute entre Eve Fouilleux, politologue, directrice de recherche CNRS, chercheure associée au Cirad, et Jean-Christophe Debar, directeur de la fondation Farm, Fondation pour l’agriculture et la ruralité dans le monde, à télécharger ici (PDF 8 pages).

Retrouver les ACTES COMPLETS des 22èmes Controverses européennes de Marciac (PDF, 72 pages)

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Les actes des 22èmes Controverses européennes de Marciac sont édités grâce au soutien de la Fondation de France.

 

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